« Au sommet de la vie », par Philippe Thureau-Dangin : le génie des anciens

« Maman », sculpture de Louise Bourgeois (1999).

« Maman », sculpture de Louise Bourgeois (1999). BROKER/DANIEL SCHOENEN

Critique  Le livre de Philippe Thureau-Dangin part d’une colère face au rejet dont les anciens sont l’objet. Et d’un désir de rendre hommage aux réalisations des grands aînés.

Dans son « Journal de la guerre aux cochons », l’Argentin Adolfo Bioy Casares imaginait une forme de fascisme. Des jeunes agités y traquaient des vieillards vulnérables. Par haine de ce qu’ils allaient devenir. Depuis l’Antiquité, l’ancêtre rebute. Plus récemment, le capitalisme industriel, en classant les individus par classe d’âge, a contribué à ostraciser les plus de 65 ans, devenus inutiles. Dans la lignée d’essais comme « la Vieillesse » de Simone de Beauvoir, le livre de Philippe Thureau-Dangin part d’une colère face au rejet dont les anciens sont l’objet. Et d’un désir de rendre hommage aux réalisations des grands aînés. A la résistance d’un Clemenceau, la vitalité intellectuelle d’un Edgar Morin centenaire ou celle d’un Stéphane Hessel qui publia à 93 ans un appel à l’insurrection pacifique (« Indignez-vous ! »).

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Certes, le génie est en général synonyme de précocité ; en témoignent Rimbaud, Mozart ou Orson Welles. Mais les artistes expérimentés puisent dans l’isolement de la maturité un certain détachement propice à la fécondité. Louise Bourgeois trouve enfin son style après 60 ans. Elle ne cessera de travailler qu’à sa mort, à 98 ans. L’auteur évoque aussi le cas emblématique du cinéaste Manoel de Oliveira qui triomphe enfin à 72 ans et tournera jusqu’à…

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