Mort de Frank Stella, peintre-sculpteur de l’art minimaliste

Frank Stella en 2009 à New York.

Frank Stella en 2009 à New York. DON EMMERT / AFP

Reconnu très jeune par le monde de l’art avec ses « Black Paintings », le New Yorkais n’a cessé d’explorer les couleurs et les formes tout au long de sa carrière.

Un mois après la disparition du sculpteur Richard Serra, un autre monument de l’art minimal américain vient de s’éteindre. Le peintre Frank Stella a succombé à un lymphome dans sa maison de Manhattan samedi 4 mai, à l’âge de 87 ans.

Frank Philip Stella est né le 12 mai 1936 dans une famille d’origine italienne à Malden dans le Massachusetts, au nord de Boston. Sa mère Constance avait fréquenté une école d’art avant de se lancer dans la peinture de paysages. Son père, prénommé Frank lui aussi, était gynécologue et passionné de peinture.

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Le jeune Frank étudie à la Phillips Academy à Andover (Massachusetts) où il découvre notamment le travail de l’artiste Josef Albers. En 1958, il est profondément marqué par les peintures de drapeaux de Jasper Johns exposées pour la première fois à la galerie Castelli de New York.

Ascension fulgurante

Frank Stella adopte une approche austère et analytique de la peinture. Dans son studio du Lower East Side de Manhattan, il élabore des compositions à grande échelle. Il peint des bandes noires régulières séparées par de fines lignes de toile vierge. Sa carrière est lancée. Ses « Black paintings » contrastent avec l’expressionnisme abstrait de l’époque et font fureur dans le monde de l’art. Son ascension est fulgurante. Considéré comme un artiste américain majeur avant d’avoir 25 ans, Stella bénéficiera toute sa vie de nombreuses expositions.

Loin de se reposer sur ses acquis, l’Américain ne cesse d’innover en explorant un éventail de formes et de couleurs. Dans les années 1960, les variations chromatiques s’immiscent dans de grandes compositions géométriques ambitieuses sur des « shaped canvas », des toiles aux formats singuliers (les demi-cercles de la série « Protractor »).

Rétrospective au MoMA dès 34 ans

En 1970, il est à 34 ans le plus jeune artiste à être honoré par une rétrospective au MoMA. Dans les années qui suivent, Stella produit des œuvres tridimensionnelles, incorporant de l’aluminium et de la fibre de verre dans ses œuvres. Il brouille les frontières entre peinture et sculpture. L’exubérance de ces pièces qu’il qualifie de « maximalistes » sont à des années-lumière de ses premiers travaux à la rigidité ténébreuse.

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Figure incontournable de l’art américain, il a vu le Whitney Museum of American Art lui consacrer son exposition inaugurale lors de l’ouverture en 2015 de son nouveau bâtiment, dans le quartier de Chelsea à Manhattan. L’artiste a toujours rejeté toute tentative d’interprétation de son œuvre. Auprès des critiques, il répétait : « Ce que vous voyez est ce que vous voyez ».

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