Mort de Matisse à Châteauroux : un adolescent et sa mère mis en examen pour homicide volontaire

L’agresseur supposé, âgé de 15 ans, et sa mère ont été présentés à un juge d’instruction lundi. Ils avaient été interpellés et placés en garde à vue après qu’une rixe a coûté la vie au jeune Matisse, samedi.

Le jeune Matisse est décédé samedi 27 avril, à Châteauroux (Indre).

Le jeune Matisse est décédé samedi 27 avril, à Châteauroux (Indre). MOURAD ALLILI/SIPA

Un adolescent de 15 ans a été mis en examen lundi soir pour « meurtre » et écroué, deux jours après le meurtre à l’arme blanche du jeune Matisse à Châteauroux qui a choqué cette commune de l’Indre et relancé le débat sur la violence chez certains jeunes.

La mère, âgée de 37 ans, a quant à elle été mise en examen pour « violences volontaires » sur « personne vulnérable », pour avoir « asséné des gifles à la victime », Matisse, 16 ans, a indiqué dans un communiqué la procureure de la République à Bourges, Céline Visiedo, qui a repris le dossier.

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Le mineur et sa mère sont tous deux de nationalité afghane et en situation régulière sur le sol français, selon la magistrate.

La rixe n’a « aucun caractère religieux »

Matisse et le suspect « se connaissaient et s’étaient réciproquement insultés avant » la rixe mortelle survenue samedi vers 17h30 près du quartier de Saint-Denis, à Châteauroux, paisible ville de quelque 43 000 habitants, selon la magistrate.

D’après le suspect, lors de cet affrontement, Matisse lui aurait donné un coup de poing. « Pris par la colère », le suspect serait rentré chez lui pour prendre « une lame de couteau » et aurait asséné « plusieurs coups de couteau à la victime avant de s’enfuir », selon la même source.

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La victime est décédée en raison de « plusieurs plaies perforantes », dont une ayant « atteint directement le cœur », a-t-elle précisé. « La mère du mineur, qui suivait celui-ci, a asséné à son tour des gifles à la victime », a souligné Céline Visiedo.

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Le suspect, qui n’avait pas de condamnation à son casier judiciaire, venait cependant d’être mis en examen le 22 avril pour « vol avec violence en réunion » par le juge d’instruction de Châteauroux. Il était placé sous contrôle judiciaire dans le cadre de cette procédure.

La rixe n’avait « rien à voir avec l’islamisme, il n’y a aucun caractère religieux », a assuré une source proche de l’enquête interrogée par l’AFP.

Le fait que le mineur soit de nationalité afghane a néanmoins conduit plusieurs figures de la droite et de l’extrême droite à dénoncer la « politique migratoire » du gouvernement.

Au micro de RTL, le père de Matisse, Christophe Marchais, a mis en garde : « Ne mélangeons pas tout. Faites attention à tous les bords de droite ou d’ailleurs qui s’approprient ce genre de chose. »

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Le préfet de l’Indre, Thibault Lanxade, a appelé « chacun au calme et à la dignité », selon un communiqué de la préfecture, précisant que « les effectifs de la police de Châteauroux restent largement déployés […] pour assurer le calme. »

Le quartier Saint-Denis est « un quartier résidentiel classique », qui n’est pas « classé en politique prioritaire », a souligné le maire Gil Avérous.

« Ultraviolence » des jeunes

Lundi, des riverains et des proches ont déposé des roses blanches à l’angle de la rue où Matisse a été pris en charge par les secours, ainsi que devant le restaurant du père de la victime, a constaté un correspondant de l’AFP.

« Ça fait plaisir, ça nous montre que beaucoup de gens nous soutiennent et aimaient “Matou”, Matisse », souffle son père.

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Le maire de Châteauroux s’est ému du fait que le mineur suspect avait été interpellé « à deux reprises » ces dernières semaines. « Et quelques jours après, le même jeune se retrouve dans la rue avec un couteau », a-t-il dit à la presse.

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« Les deux protagonistes, auteur comme victime, ont 15 ans. C’est pour moi la preuve de l’ensauvagement, de l’ultraviolence qu’est en train de connaître notre société chez les mineurs », a estimé Gil Avérous.

La mort de Matisse survient après plusieurs faits de violences entre jeunes, comme le passage à tabac mortel à Viry-Châtillon (Essonne) de Shemseddine, 15 ans, près de son collège.

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