Gustavo Petro, président écolo d’une Colombie accro au pétrole

Le président colombien Gustavo Petro lors d’une cérémonie militaire à Bogotá, le 15 décembre 2023. RAUL ARBOLEDA/AFP

Portrait L’ancien guérillero, élu en 2022 premier président de gauche de l’histoire du pays, s’est promis de « désintoxiquer » l’économie colombienne du pétrole et du charbon, au nom de la lutte contre la crise climatique. Du rêve à la réalité, il y a plus qu’un pas.

Par Philippe Boulet-Gercourt

Publié le 22 mars 2024 à 12h00, mis à jour le 22 mars 2024 à 14h17

Temps de lecture : 4 min.

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La fierté d’une nation exportatrice de pétrole, c’est sa compagnie nationale d’hydrocarbures. Et quand celle-ci affiche le deuxième bénéfice le plus élevé de son histoire et une production en hausse de près de 4 %, le président du pays vante généralement ses prouesses. Pas Gustavo Petro. Début mars, le président colombien a salué ainsi, sur X (ex-Twitter), les résultats annuels d’Ecopetrol : la compagnie « doit passer à la production d’énergie propre dès que possible. Si elle continue à être liée au pétrole, sa valeur ne fera que baisser à l’avenir. Toutes les compagnies pétrolières du monde l’ont compris et ont entamé leur processus de transition ».

Et vlan ! Le président écolo a encore frappé. Et comme à chaque fois, aux applaudissements des activistes verts répond l’ahurissement de tous ceux qui, en Colombie et ailleurs, ne supportent plus ce dirigeant qui veut tuer la poule aux œufs d’or – le pétrole. Lui s’en moque : quelques jours avant la publication des résultats d’Ecopetrol, une autre nouvelle, bien plus importante à ses yeux, l’a comblé : Cali, troisième plus grande ville du pays, …

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