Vivre après le harcèlement scolaire : « Quand je croise des gens qui rient, j’ai l’impression qu’ils se moquent de moi »

Image d’illustration. CHRISTIN KLOSE / DPA PICTURE-ALLIANCE VIA AFP

Témoignage Violette, 30 ans, a été la cible d’insultes et de rumeurs pendant une bonne partie de ses années de collège. Parfois sous les yeux de ses profs qui l’ont même accusée d’être de mauvaise volonté et de ne pas vouloir s’intégrer. Aujourd’hui, le harcèlement scolaire a encore des conséquences sur son quotidien. Témoignage.

Propos recueillis par Henri Rouillier

Publié le 25 septembre 2023 à 7h30, mis à jour le 25 septembre 2023 à 10h20

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A chaque fois, c’est le même malaise. Un groupe d’adolescentes vient fêter l’anniversaire de l’une d’entre elles dans ma boutique – un escape game – et je me revois immédiatement au collège. Je suis sur la défensive, j’angoisse, comme si elles allaient m’insulter ou, d’une seconde à l’autre, me faire une remarque. Je me sens bête parce que maintenant, je suis adulte. Mais cela dit bien la violence que j’ai subie au collège et les stigmates qu’il m’en reste.

Insultes et fausses rumeurs

J’ai été harcelée une bonne partie de ma scolarité, surtout au collège. Je me suis mise à traîner avec une fille qui était le bouc émissaire d’un groupe de filles qu’elle connaissait depuis la primaire. Elle était gothique, elle avait des troubles anxieux, des crises de panique très visibles au quotidien. Alors, elles se moquaient d’elle à longueur de journée.

Quand je me suis rapprochée de cette fille, surtout en trois…