Cédric Herrou et des bénévoles d’Emmaüs interpellés par les gendarmes dans la vallée de la Roya

Le militant, qui aide les migrants à la frontière italienne, circulait avec trois compagnons d’Emmaüs et deux bénévoles belges. Deux hommes ont été placés en centre de rétention administrative en vue d’une expulsion.

Cédric Herrou lors d’une action de soutien à une grève de la faim des sans-papiers occupant l’église Saint-Jean-Baptiste du Béguinage à Bruxelles, le 19 juillet 2021.

Cédric Herrou lors d’une action de soutien à une grève de la faim des sans-papiers occupant l’église Saint-Jean-Baptiste du Béguinage à Bruxelles, le 19 juillet 2021.  SHUTTERSTOCK/SIPA

Cédric Herrou, à l’origine de la reconnaissance du « principe de fraternité » en 2018, a été interpellé ce mercredi 20 mars alors qu’il circulait avec des bénévoles et des compagnons de sa communauté Emmaüs Roya dans les Alpes-Maritimes.

Le militant a diffusé sur X (ex-Twitter) une vidéo où il apparaît menotté, avant d’annoncer quelques heures plus tard, toujours via ce réseau social, qu’il était en garde à vue pour « aide à la circulation irrégulière d’étrangers en France ».

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La préfecture des Alpes-Maritimes a de son côté indiqué dans la soirée sur X que Cédric Herrou « a été interpellé ce jour (mercredi) par des gendarmes mobiles dans le cadre d’un contrôle routier à la sortie du tunnel de Saorge » et qu’une « infraction routière retenue à son encontre et le refus de fournir les documents afférents à la conduite du véhicule ont entraîné l’immobilisation du véhicule ».

« La présence à bord de passagers en situation irrégulière a conduit au placement en garde à vue de M. Cédric Herrou et au placement en retenue administrative des passagers », a ajouté la préfecture.

Deux hommes placés en rétention administrative

Selon plusieurs responsables de la communauté Emmaüs Roya, dans la vallée de la Roya, le long de la frontière italienne, Cédric Herrou était à bord d’une camionnette pour aller travailler aux champs avec trois compagnons et deux bénévoles belges quand ils ont été stoppés par des gendarmes mobiles pour un contrôle d’identité.

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Les six hommes ont été interpellés et conduits au commissariat d’Auvare à Nice, à une heure de route. Les deux bénévoles et l’un des compagnons, de nationalité française, ont été libérés en début de soirée. Les deux autres compagnons, l’un Gambien et l’autre Mauritanien, ont été placés en rétention administrative en vue d’une expulsion.

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Ces deux compagnons placés mercredi en rétention administrative sont en situation irrégulière mais vivent en France depuis longtemps et sont déclarés comme compagnons à la préfecture dans le cadre d’une démarche de régularisation, selon les membres d’Emmaüs contactés par l’AFP mercredi. L’un d’eux vit à la communauté avec sa femme et leurs quatre enfants, âgés de 5 à 11 ans, tous scolarisés dans la vallée.

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Augmentation des contrôles d’identité

Les contrôles d’identité sont très fréquents dans cette bande frontalière où les migrants transitant depuis l’Italie peuvent faire l’objet d’une procédure immédiate de « refus d’entrée ».

Dénonçant depuis des mois la multiplication de ces contrôles, Cédric Herrou avait lancé la semaine dernière un appel à témoins et prévoyait de déposer ces jours-ci un recours devant le tribunal administratif, assurant que ces mesures visaient particulièrement les personnes noires et qu’elles étaient parfois conduites par des militaires de l’opération Sentinelle non habilités aux contrôles d’identité.

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Dans un entretien à l’AFP la semaine dernière, il avait expliqué que ces contrôles rendaient la vie impossible aux dizaines de personnes noires, essentiellement des demandeurs d’asile, qui vivent dans la vallée de la Roya.

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Si les contacts sont cordiaux avec les gendarmes locaux, les gendarmes mobiles tournent toutes les trois semaines, ils n’ont pas le temps d’apprendre à reconnaître les habitants de la vallée et leurs différentes formes de documents, avait expliqué Cédric Herrou.

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